D'un enfant à l'élève scolarisation des enfants à Castelginest et à Cornebarrieu

Psychologue clinicien ; intervention en entreprises

Faire apprendre et d'exercer : scolariser les enfants

                                        Il convient, nous dit-on, de scolariser les enfants. Cela me semble une bonne chose en effet. C’est vrai que cela paraît simple…une évidence. Mais quand on a dit cela qu’a-t-on dit ?
 
Si l’on s’imagine qu’il suffise pour satisfaire à la scolarisation des enfants, de les amener à l’école et de les enfermer entre les quatre murs du lieu, on commet alors une lourde erreur.
 
                                        Le seul homme politique qui l’ait bien compris en son temps…le premier en tous cas…c’est Lionel Jospin, alors ministre de l’Éducation Nationale. Je me demande parfois si on ne l’a pas un peu oublié.
 
                                        Je rappellerai brièvement les orientations qui concernent l’Ecole Maternelle et qui ont été construites par lui :
 
 
Le premier objectif est de scolariser :
 « Il s'agit d'abord d’habituer l'enfant a une nouvelle vie, à un nouveau milieu, à des relations que la famille ne lui permettait pas d’établir. Les échanges s’élargissent aux autres enfants, qui ne sont ni les frères ni les sœurs, ni les amis habituels, et à d'autres adultes qui ne sont ni le père ni la mère, ni l'entourage immédiat…etc. »
 
Le deuxième objectif est de socialiser :
 « Il s'agit d'apprendre à l'enfant à établir des relations avec les autres, est à devenir sociable. L'enfant découvre qu’il peut coopérer avec les autres, enfants ou adultes, pour participer à des activités intéressantes, construire des projets et les mener à bien, créer des jeux, tenter des expériences…etc. »
 
Le troisième objectif est de faire apprendre et d'exercer :
 Il s’agit que l'enfant, par diverses activités, développe ses capacités d'agir, de parler, de réfléchir et d'imaginer, dans le temps même qu'il élargit son expérience, explore le monde et augmente ses connaissances…etc. »
 
                                        Une première remarque, juste en passant, consisterait à dire que ces trois objectifs conviendraient parfaitement aux attentes de tous les niveaux du cursus scolaire. Ils touchent à des points transversaux à toute la scolarité.Le texte global suggère toutes sortes de stratégies pour mener à bien ces objectifs, que les professeurs des écoles connaissent fort bien et dont ils ne cessent d’inventer de nouvelles…c’est leur métier.
 
                                       Ce qui est nouveau, dans le troisième objectif c’est, dans les termes même, l’allusion très forte faite aux méthodes actives…que l’on peut référer à des formulations souvent de fois entendues à l’école, à cette époque, du type :
 
« apprendre c’est apprendre à apprendre »… « l’objectif premier de l’école est de placer l'enfant au cœur du dispositif éducatif »

                                       Les expressions « faire apprendre » et « exercer » ne disent à mon avis pas autre chose que de renvoyer l’apprentissage à l’expérience, à l’expérimentation, à la construction du savoir par l’enfant.
Pour emprunter une formule au constructivisme, j’ai pu entendre à ce moment-là cette formulation : « l’apprentissage de l’enfant est une auto-socio-construction ». Faut-il la réserver à l’enfant ?
 
                                       En ce qui concerne le deuxième objectif, on pourrait le référer à cette phrase qui revenait comme un leitmotiv : « apprendre à vivre ensemble ». 
 
                                       Quant à la scolarisation, c'est la première fois que l'accent est mis sur ce point, qui apparaît alors, comme la fonction première de l'école au moment de la prime séparation. Soit dit en passant, cet objectif est particulièrement adapté à la section des petits de l’école maternelle.
 
                                       Il s'agit alors d’accompagner l’enfant dans son devenir écolier d'abord, puis dans son investissement de son rôle d’élève et d’apprenant. La scolarisation constituant d’une certaine manière la porte d’entrée et le marchepied des deux suivants.
 
                                       On pourrait ajouter que s’il appartient à l’école de créer les conditions optimales de la scolarisation des enfants, il n'en demeure pas moins qu’un élément essentiel lui échappe qui appartient à l’enfant et à lui seul : en dernière analyse c'est lui qui se scolarise, par un acte au sens fort et strict du terme…Acte en lien intime avec la séparation…plus puissant qu’un simple consentement. Sans cet acte, rien ne peut se faire de positif à l’école pour un enfant. Bien des échecs scolaires s’expliquent par l’impossibilité pour certains d'entre eux de soutenir cet acte. Les raisons ou causes susceptibles de venir entraver sa mise en œuvre peuvent être les plus diverses et, en dernière analyse, singulières à chaque enfant. Sans doute ne sont-elles pas étrangères à l’élaboration du transfert. Mais, dans tous les cas, cet échec marque la limite des discours à l’œuvre au sein de l’école : à savoir, le discours du maître et le discours de l’universitaire.
 
                                       C'est alors que peut intervenir le discours du psychanalyste qui peut ouvrir le champ à l'intervention salutaire du psychologue ou du psychanalyste…en sachant, qu’en aucun cas, il ne saurait se substituer, ni au travail des enseignants, ni à l’action de la famille, ni se mettre à la botte des exigences scolaires. La psychanalyse, sauf à se perdre, ne saurait être une sociatrie. Un psychanalyste n’est ni un super professeur, ni un super papa, ni une super maman, ni un super éducateur. Il se gardera bien de ces rôles ou fonctions, pour s’en tenir à la sienne propre dont il a bien assez. Déroger à cette règle le conduirait à rendre inopérante son intervention pour ce qu’elle est.
 Raymond RIVALS

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